jeudi 5 mars 2009
Sciences et Journalisme
"L’info de départ est "je suis dans une cage", immédiatement suivie de "houlà, mais ça pique ici c’est quoi ce bordel?" car la douleur rend la souris très grossière."
Bon c'est rigolo, et ça a également le mérite de rappeler que les journalistes ont souvent tendance à raconter n'importe quoi dès qu'il s'agit de sciences (au sens large, j'inclus la statistique, l'économie dedans). Pas parce qu'ils sont cons (ouhlala, non!) mais parce que ce ne sont pas des scientifiques et, un peu comme trop de non-scientifiques, ils ne savent pas que la science n'est pas figée. Que ce n'est pas parce que 3 scientifiques ont fait quelques expériences au fin fond de leur laboratoire pour prouver que la betterave rend blond que c'est vrai. Très souvent, une théorie scientifique va être publiée, puis d'autres scientifiques vont se dire: "Sérieux? c'est bizarre ça, voyons voir un peu ce qu'il en est...", puis ils vont confronter le protocole expérimental des 3 chercheurs de betteraves, puis il va y avoir des débats et au bout de quelques siècles, à priori, on se dira que non, la betterave ne rend pas blond...
Le problème du journaliste, c'est que lui, quand il va lire l'article des 3 chercheurs, il va se dire: "WAHOU, c'est génial, en plus c'est un scientifique qui le dit ET qui a été publié ET en plus il a fait des expériences, c'est donc que c'est vrai!" et il s'empresse d'écrire un article annonçant la bonne nouvelle à toutes les playmates en devenir, ravie de pouvoir cesser de dépenser une fortune en shampooing à la camomille tout en faisant attention à leur ligne(maintenant si seulement quelqu'un pouvait montrer que les carottes font grossir les seins...).
Reprenons l'article de Rue89, ils précisent bien à l'intérieur que tout le monde en ce moment vante la toute puissance des gênes... Tout le monde? Non car depuis une petite dizaine d'années de petits chercheurs résistent encore toujours à l'envahisseur. J'en veux pour preuve l'expérience de la souris! Cette expérience n'aurait pas vu le jour si des chercheurs n'étaient pas en train de confronter cette idée...
Ca me fait penser à un autre article que j'avais lu sur un blog (je ne sais plus où donc je ne vous mets pas de lien). Le mec était aller à une conférence sur le journalisme et l'économie et pendant cette conférence, un journalite (éditorialiste on ne sais où) avait osé sortir: "l'économie n'est pas une science car il y a des débats". D'aacccooooord...
C'est peut-être ça le problème!
LES SCIENCES SONT DEBATTUES, METTEZ-VOUS CA DANS LE CRANE!! ARRETONS DE CROIRE N'IMPORTE QUELLE CONNERIE SOUS PRETEXTE QUE C'EST UN SCIENTIFIQUE QUI L'A DIT!
Les scientifiques font des erreurs, ça arrive, ils font des modèles foireux, des expériences bidons, mais ils font aussi des expériences géniales, trouvent des réponses magnifiques à des problèmes de physique... Mais bon, avant de distinguer lesquelles sont bonnes et lesquelles sont foireuses, il faut laisser le temps...
Je ne veux pas faire croire que les scientifiques ne sont pas bons ou quoi que ce soit, mais méfiez-vous quand les journalistes vous apprennent que les betteraves rendent blond et que c'est prouvé scientifiquement... Ce sera très rarement le cas. De même méfiez-vous quand un journaliste commence à interpréter des statistiques, ils racontent généralement n'import quoi...
A bon entendeur!
Choubi.
jeudi 26 février 2009
Incitations négatives...
Via Rationalité Limitée, je suis tombé sur un article de l'auteur de "The Black Swan: The Impact of the Highly Improbable", un livre assez en vogue en ce moment qui essaye de montrer que l'improbable arrive régulièrement (en somme).
Dans son article, l'auteur tente de montrer que le système de bonus est à revoir. En effet, les bonus sont donnés en fonction des performances immédiates. Ceci incite donc les acteurs à prendre de gros risques, quitte à ce que l'espérance soit nulle, car ils toucheront leurs bonus en cas de réussite mais n'auront pas à les rembourser une fois que l'on se rendra compte que leur performances "réelles" étaient cachées (asymmétries d'information, tout ça...).
On retrouve ce que je tentais de démontrer avec mon joueur de poker. Ici, les acteurs (traders) le joueur de poker et la banque, le fournisseur de la garantie.
Si on considère que les acteurs du marché sont rationnels, on doit également considérer que ceux-ci cherche à optimiser leur espérance de gain (via les bonus) et non celle de la banque (donc préférer gagner 2 dans les 10 premières périodes et perdre 30 dans la onzième, plutôt que gagner 1 chaque période et ne jamais rien perdre...).
Tout ça pour dire, que ce problème d'incitations se retrouve à plusieurs niveaux et qu'il est bien réel.
En revanche, là où je prendrais un peu de distances avec cet article, je ne suis pas persuadé que nationaliser les banques pour contourner le système de bonus soit une bonne idée... Enfin bon, le problème est sur la table, je n'ai pas de propositions...
Choubi.
jeudi 19 février 2009
On aura tout vu...
Je ne connaissais pas le site et ne préjuge pas de la fiabilité mais quand même, c'est tellement fou que j'ai envie d'y croire (c'est un peu morbide d'avoir envie de croire à ça non?).
Choubi.
mercredi 18 février 2009
mardi 17 février 2009
L'athéisme, la nouvelle religion?
Le Corporatisme athée
Je ne suis pas très à l’aise avec le fait que les athées essayent d’investir le plan politique. Je n’aime pas l’idée que certains se permettent de parler au nom des athées et, étant athée, par voie de conséquence en mon nom. On me dira que l’on peut faire le même reproche au Pape de parler au nom des catholiques, mais ce n’est pas un parallèle intelligent. Un catholique se soumet à l’autorité du Pape. S’il veut la rejeter, il cesse d’être catholique et crée sa propre religion (Calvin quelqu’un ?). Les athées n’ont pas à accepter l’autorité de quiconque (a part la loi), ils rejettent l’idée même d’un théisme ! Par nature, les athées ne peuvent pas être mis dans un seul panier ! Entre les anticléricaux, les laïcs, les athées-agnostiques, les athées positifs, négatifs, les scientistes, les humanistes, les progressistes… Il y a autant d’athéisme que d’athées car la définition même de l’athée et de refuser la transcendance (en sorte).
En somme, je pense qu’il y a un réel problème de légitimité, mais passons…
La propagande athée
En fait le passage qui me fait sérieusement tiquer est celui-ci (dans le deuxième article) :
« Désormais, de nombreux groupes athées disposent d’assez de fonds pour financer d’importantes campagnes d’affichage, des spots télévisés ou radiodiffusés invitant par exemple les croyants à "faire la grasse matinée le dimanche" ou à imaginer un monde sans religions comme dans la commune rurale de Chambesburg (Pennsylvanie) en octobre. »
Je ne peux pas dire que j’approuve ce genre de propagande… J’ai un peu l’impression que les athées cherchent ici à imposer leur point de vue et leur vérité au monde… Alors autant ça ne me gêne pas de la part de l’islam, du judaïsme ou de la chrétienté, leur existence repose sur le fait de détenir la vérité et l’existence d’un Dieu unique pour tous… Ca me semble donc de bonne guerre et plutôt dans la logique de la religion d’essayer de convertir les autres. Mais convertir à l’athéisme ?? Rien que le fait que je puisse utiliser le terme « convertir » dans cette phrase montre la dérive. On convertit à une religion. Assimiler l’athéisme à une religion, ça ne vous choque pas un peu vous ?
Mais voilà, les athées se structurent peu à peu, créent leur propres fêtes célébrant les cycles naturels, rejettent les vieilles fêtes religieuses, créent leur propre religion quoi…
Athéisme et laïcisme
Alors, un détail qui revient souvent dans l’article est que les athées réclament la séparation de la religion et de l’Etat. C’est très bien, mais personnellement, je ne vois pas l’intérêt de revendiquer son athéisme pour demander la séparation de l’Eglise et du pouvoir.
« Depuis l’an dernier, ils disposent même avec d’autres organisations de l’American Secular Coalition d’un lobbyiste au Congrès chargé de promouvoir, la séparation de l’Eglise et de l’Etat et la réhabilitation des sciences, la non-discrimination contre les athées ou encore la nomination à des postes clefs de l’administration d’individus ouvertement athées. »
En gros, on veut remplacer des religieux par des anti-religieux… Ce n’est pas ma vision de la laïcité.
Enfin, je trouve ça rigolo : "Quand on me souhaite ‘Joyeux Noël’ je ne sais pas comment réagir. »
En souhaitant un joyeux noël en retour, ce serait pas trop mal non ? Sincèrement, un juif viendrait voir un catholique pour lui souhaiter un joyeux hannuka, la moindre des choses, ce ne serait pas de lui souhaiter en retour ? Vraiment, depuis quand faudrait attendre d'être irlandais pour fêter la St Patrick? Un des gros reproches que l’on fait aux religions est de favoriser l’intolérance… Pas plus que l’athéisme dogmatique érigé en vérité absolue je pense…
La bataille des athées
Enfin :
« Les athées sont en train de mener une bataille sans fin. Ils n’ont pas de structure de support social pour concrétiser leur mode de pensée. En gros, il leur manque une Eglise. »
C’est tout à fait vrai, et on est parti dans cette direction… Sauf que l’on devrait remplacer « les athées » par « certains athées ». Je suis athée et je n’ai pas de combat à mener en tant qu’athée. Après en tant que républicain, laïc, humaniste, oui, mais en temps qu’athée, non, à chacun sa religion, aucune pour moi, ça me va.
Choubi.
Disclosure : Je tombe certainement dans l’excès à certains moments également en disant « les athées sont comme ceci » ou « les athées sont comme cela » alors que je dénonce précisément l’idée de regrouper tous les athées dans un panier alors mettez ça sur le compte de la précipitation et remplacez ces phrases par « C’est comme ceci que je vis mon athéisme sans supposer que c’est la seule façon de le vivre. »
mercredi 11 février 2009
Ma tata a été cambriolée!
Et vous auriez raison!
Ce n'est apparemment pas ce qu'ils pensent chez Libération qui se plaît à relayer ce genre de nouvelles palpitantes et à l'importance on ne peut plus capitale...
Qu'apprend-on dans cet article: qu'une personne qui n'appartient pas à la sphère publique (remarque, je n'en sais rien, ils ne précisent pas ce qu'il fait dans l'article...) s'est fait cambriolé.
Que suis-je sensé en déduire: que Neuilly n'est plus très safe? Que les habitants de Neuilly sont suffisamment riches pour pouvoir se faire voler pour plusieurs milliers d'euros de préjudice?
Non vraiment, être le frêre de Sarkozy ne rend pas son cambriolage plus passionnant, désolé...
Ce qui m'énerve un peu, c'est de me dire que des gens sont payés pour écrire ce genre d'inepties! Vous me direz, je suis un peu con de les reprendre, et vous aurez raison, mais moi, je coûte rien à personne!
Je suis désolé si je tape un peu (beaucoup) sur Libé en ce moment, mais quand même... Après on s'étonne qu'ils aient du mal à vendre leurs journaux... Personnellement, quand je veux ce genre d'info, j'achète Public, pas un quotidien qui est sensé traiter de l'actualité...
Choubi.
Laissez-les payer !
Cette aire n'est en aucun cas un refuge d'ultra capitalistes ulcérés par le retour en force de l'interventionnisme d'Etat et des théories pseudo-keynésiennes.
Elle se veut une zone de critique "No Limit".
Mais là quand même... Choubi a raison.
Il faut arrêter de tirer à bout portant sur les porteurs ! L’actionnaire n’est pas l’ennemi numéro 1 de l'économie réelle et encore moins son bourreau.
Avant de museler l'investisseur, pensons quelques instants à ce que serait une économie sans investissement, donc sans investisseurs.
Ce matin l'on pouvait lire sur le site du monde un article sur l'intervention télévisée de Geithner, secrétaire au Trésor américain. Ce dernier a présenté hier son plan de sauvetage du secteur financier. Contrairement à l'aisance avec laquelle notre Président français manipule ce stratagème, il semble en revanche que les effets d'annonce ne soit pas encore bien maitrisés côté américain.
Peu importe.
Faisons un petit point sur les avancées américaines en matière de sauvetage.
Je ne m’étendrais pas ici sur le projet de création d'une "Bad Bank" pour rapatrier les actifs toxiques des banques et assainir leurs bilans, car Geithner n'a pas encore été assez précis sur les détails de ce plan, notamment sur son financement.
Notons tout de même que dans ce paysage effrayant pour le contribuable (entre 1.5 et 2 trillions de dollars en fardeau fiscal), l'idée fleurit que le privé se porte garant d'une partie du financement de cette structure, ce qui rend cette partie du plan déjà plus attrayante et intelligente que l'affreux TARP du précédent et tout aussi affreux secrétaire au Trésor Henry Paulson.
L'apport de garanties aux crédits et aux investissements parait également être une excellente idée, qui a fait ses preuves en Europe (si si) et permet a moindre frais de rétablir une confiance gravement altérée par le tsunami financier.
Notez au passage que je me suis fait le porte-parole de ses détracteurs en incluant dans le coût total du plan les montants apportés en garanties, lors qu'il est évident que la plupart de ces sommes ne seront pas engagées. Elles sont juste là comme garanties, le fait important étant leur existence et non leur utilisation (c'est en cela que c'est intelligent).
On se doute bien que le rétablissement de la confiance sur le marché du crédit ne déclenchera pas une vague de défauts auxquels il faudra apporter la garantie! Soyons donc prudent sur le coût de toute mesure.
Enfin, et c'est là que je rejoins l'idée générale du précédent post de Choubi, un détail sur lequel se sont concentrés les média et que j'ai du mal à saisir est celui d'interdire aux banques aidées de verser des dividendes avant d'avoir entièrement remboursé l'aide publique.
Dit comme cela, il est vrai que mon propos peut paraître provocateur et le point de vue de Geithner tout à fait logique et même plus, déontologiquement implacable.
Cependant réfléchissons un instant en termes d'efficacité et de financement pour le contribuable.
Le Trésor souhaite reconstruire le capital des banques afin de relancer le crédit. Excellente idée.
Il décide pour cela d'extraire des bilans les actifs toxiques. Il est vrai qu'avant de panser, il convient de désaffecter. Très bien.
Il projette ensuite d'apporter du capital aux banques.
Qui financera ces apports ? Une politique de Quantitative Easing pourrait être alors menée par la Fed (rachat de Treasuries) ce qui permettrait de financer une partie du plan par la dette, et permettrait en outre de faire remonter les taux. Double emploi. OK
Mais qui finance la dette ? Qui financera l'autre partie du plan ? Il est indéniable que le contribuable paiera chère la facture.
En parallèle de cela, l'Etat compte interdire le versement de dividendes aux actionnaires, appelés aussi investisseurs privés...
On empêche ainsi toute incitation financière à l'investissement privé, et on préfère faire peser cet investissement sur les épaules du contribuable.
Rappelons tout de même qu'en économie on appelle indifféremment contribuable, consommateur, ou ménage (éventuellement détenteur de mortgages). C'est ainsi à ces gens là que l'on demande de financer le sauvetage du secteur financier, donc privés, plutôt qu'aux investisseurs privés eux-mêmes que l'on évince purement du circuit car ils n'ont pas la côte en ce moment.
Interdisez les dividendes, vous freinerez inexorablement la reconstruction des capitaux et le redémarrage du crédit.
Ce serait-ce pas plus intelligent de tout faire pour rétablir une confiance érodée sans pour autant museler l'investissement. Mettre de l'huile et laisser redémarrer le système plutôt que d'en fermer l'arrivée de carburant en le substituant par un afflux massif de liquidités provenant du contribuable ?
Demandez-vous plutôt pourquoi New-York affichait -4.62% a la clôture cette nuit.
Le débat est ouvert.
Scarf.
mardi 10 février 2009
Le "jackpot" des actionnaires...
En revanche, essayer de nous faire croire que les actionnaires sont encore particulièrement vernis, c'est un peu gros.
En effet, on apprend que les actionnaires de la Société Générale se sont répartis 420 millions d'euros cette année, somme absolument monstrueuse nous dit-on surtout en ces périodes de crise, et surtout quand on sait que les banques n'ont pas été brillantes cette année.
Un nouveau ministre de l'économie en Allemagne
Lu ce matin sur le site du Monde, à propos du nouveau ministre de l'économie allemand :
"Elu député au Bundestag depuis 2002, ce jeune aristocrate – dont le nom complet est Karl-Theodor Maria Nikolaus Johann Jacob Philipp Wilhelm Franz Josph Sylvester, baron de Guttenberg – est un spécialiste des questions internationales et de défense. "
Encore un qui a du souffrir dans sa jeunesse...
Et merci au Monde pour cette info capitale, qui ferait presque oublier que l'on nomme un spécialiste des questions de défense au ministère de l'économie.
Et on ose encore dire que ce n'est pas la crise en Allemagne...
Scarf.
vendredi 6 février 2009
Le plan de relance pour les blogs
L'auteur explique ici pourquoi le plan de relance devrait cibler les bloggeurs. Bien évidemment, le monsieur n'est pas sérieux (quoique ça me ferait plaisir aussi!).
Mais je vous en conseille quand même la lecture car il reprend, point par point, tous les arguments et toutes les conditions nécessaires à l'efficacité d'un plan de relance. C'est donc une bonne manière de vous instruire tout en vous divertissant!
Choubi.* Dans le point n°7: "92% of bloggers stop posting before their fifth article."
Hey, on est déjà dans les 8% des blogueurs les plus prolifiques, c'est pas beau ça?
jeudi 5 février 2009
Polémique en haut lieu.
Alors bon, faisons un peu le point sur cette fâcheuse affaire qui déchire en ce moment l’Eglise.
(Vous remarquerez au passage à quel point les médias et en général les gens, aiment les histoires de conflits, surtout les conflits internes. On ne reparlera pas des batailles de chefs au PS, des tirages de maillots au gouvernement ou des taclages à l’Assemblée, mais quand même…)
Peu importe, la polémique dont on parle actuellement revêt un caractère particulier, d’une part parce qu’elle touche l’Eglise, et que les religions ont toujours été un sujet délicat, d’autre part parce que la tournure qu’elle prend n’est pas sans rappeler une autre polémique, celle des soupçons qui ont pesé sur Pie XII lors de son pontificat. Ce n’est pas le sujet et je ne compte pas développer sur ce point, cependant il est bon de le garder à l’esprit.
Revenons sur les faits.
Samedi 24 Janvier, le Vatican rend officiel la décision du Pape de lever le décret d’excommunication des quatre évêques lefebvristes. Cet acte hautement symbolique, s’inscrit toutefois dans la ligne adoptée par Benoit XVI depuis le début de son pontificat. Logique pour certains, goutte d’eau pour d’autres, la nouvelle suscite de vives réactions.
Face à cette nouvelle, un chrétien lambda (comme moi) devrait pourtant se réjouir de l’unité retrouvée de l’Eglise, surtout à l’époque ou l’œcuménisme est autant à la mode que l’ouverture (encore un petit parallèle bien déplacé, ca c’est fait…).
Mais non, rien n’y fait, le feu est mis aux poudres, et la polémique de prendre de l’ampleur, allégrement relayée par les médias qui voient en elle une manne commerciale extraordinaire.
Distinguons le fond de la forme.
Le fond.
Depuis le début de son pontificat, Benoit XVI est animé par l’unique envie de redonner son unité à l’Eglise. Vaste programme tant les susceptibilités sont nombreuses, mais le jeu en vaut la chandelle, et après tout n’est-ce pas son devoir ?
Deux étapes, un piège. Voila le parcours qui attend notre souverain pontife.
Etape 1 : Redonner légitimité et liberté de culte à une part marginale de l’Eglise. Il s’agit de la branche traditionnaliste, fidèle à l’Eglise, à l’infaillibilité pontificale et à la souveraineté du Vatican, mais revendiquant l’autorisation de célébrer le rite tridentin, qui consiste à dire la messe en latin, le prêtre tournant le dos aux fideles, notamment.
Rappelons que cette version de la messe avait été remplacée par la messe dite Paul VI, que nous connaissons actuellement, et qui a été mise en place lors du Concile Vatican II (1962).
Cette branche traditionnelle de l’Eglise porte également parfois le nom de Pie V, dont fait notamment partie la Fraternité Saint Pierre.
Etape 2 : Réintégrer à l’Eglise un autre appendice, aux tendances liturgiques similaires (au risque de heurter certaines sensibilités, je ne compte pas rentrer dans les détails). Toutefois cet appendice là ne fait plus partie de l’Eglise depuis l’excommunication de ses membres prononcée en 1988 à la suite de l’ordination par Mgr Lefebvre de quatre évêques malgré l’interdiction du Saint Siège. (Plus de détails ici)
Cette entité schismatique porte le nom de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, et ne reconnait plus l’autorité du Vatican, mais celle d’Ecône, son nouveau siège (en Suisse).
Piège : Ne pas tomber dans le déni du concile Vatican II, lors qu’Ecône s’est enfermé dans son rejet et l’accuse de tous les maux.
Nous nous trouvons donc sur un terrain hautement miné, le Pape souhaitant rétablir l’unité de l’Eglise en assurant la «continuité entre Vatican II et la tradition vivante de l’Eglise catholique».
La première étape fut un succès. Le Pape a habilement mené sa barque, en faisant d’abord célébrer une messe en latin dans la basilique St Pierre, puis en affirmant « l’existence d’un seul rite sous deux formes - ordinaire et extraordinaire – égales en droit », tout en répétant « le rejet d’une célébration exclusive de la liturgie traditionnelle » afin de ne pas heurter le lobby progressiste et ne pas s’afficher en rupture avec le concile Vatican II et l’affirmation de la messe Paul VI.
A partir de là, les prêtres qui le souhaitaient pouvaient célébrer en latin où ils voulaient et ne pouvait plus se le voir interdire par leur évêque de tutelle.
Sans faute Benoît !
La deuxième étape pose davantage de problèmes, et c’est là que se pose la question de la forme, sur laquelle Benoit XVI a, je pense, failli.
Mon propos serait de dire que la polémique actuelle résulte d’une part d’un manque de diplomatie de la part du Vatican, et d’autre part de la mauvaise foi d’une partie des fidèles qui ne cherchent qu’à profiter d’un faux pas pour détourner le débat sur un tout autre terrain.
Le débat théologique qui devrait tenir le haut du pavé et faire les gros titres n’a toujours pas débuté. Au lieu de ça, nous assistons à une guerre interne de forme et d’éthique, qui, si elle peut paraitre légitime sous certains aspects (je parle notamment des propos de Mgr Williamson sur lesquels je reviendrais), ne devrait cependant pas s’opposer à l’unité des chrétiens, tant les parties en présence semblent d’accord sur le fond.
(Je parle bien sûr ici du Vatican et des fidèles, et non de la FSSPX avec qui il est bien trop tôt pour affirmer être d’accord, et pour cause, le débat de fond n’a pas été entamé !)
La forme.
Le problème actuel, si j’ose dire, reste la forme !
En agissant de façon quelque peu hâtive et sans communication préalable, Benoit XVI a heurté et effrayé les fidèles de l’Eglise. Il a donné cette fausse impression de réintégrer à l’Eglise de façon immédiate et sans conditions la FSSPX et tous ses adeptes (fidèles devrais-je dire).
Ce que l’on peut certainement reprocher à Benoit XVI, c’est d’avoir agi dans le mauvais ordre, en levant l’excommunication des quatre évêques lefebvristes avant de publier son Motu Proprio dans lequel il précise bien que "La pleine reconnaissance du concile Vatican II est la condition indispensable à la reconnaissance future de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X".
Dans l’esprit de Benoit XVI, cette décision préalable n’était qu’un signal envoyé aux intégristes pour leur signifier que leur réintégration et reconnaissance par l’Eglise pouvaient désormais être envisagées, et qu’un débat théologique devait être engagé autour de la reconnaissance de l’autorité pontificale (ainsi que la reconnaissance des papes Paul VI, Jean-Paul 1er et Jean-Paul 2), et de la validité totale du concile Vatican 2.
En attendant une telle démarche, qui pourrait demander des mois de discussions, les quatre évêques "n'exercent licitement aucun ministère au sein de l'Eglise" et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X à laquelle ils appartiennent "ne jouit, à l'heure actuelle, d'aucune reconnaissance dans l'Eglise catholique".
Sur ce premier point, je pense pour ma part que les fidèles de l’Eglise et évêques de tout rang sont montés un peu vite au créneau. Sans bien comprendre les intentions de Benoit XVI, ils n’y ont vu que le déni d’un concile réformateur, et ont pris peur.
Le deuxième point important est celui qui fait les gros titres en ce moment. Il s’agit de la polémique autour des propos négationnistes de Mgr Williamson.
Et là j’aurais souhaité à nouveau que les foules fassent preuve d’un peu plus de bon sens. Les propos de Mgr Williamson sont tout simplement inadmissibles, et que l’on soit chrétien, juif, musulman, athée, blanc, noir, jaune, vert ou rouge, on ne peut les accepter.
La question que je me pose maintenant est la suivante : Comment peut-on penser ou croire un seul instant que l’intention de Benoit XVI, Souverain pontife, écouté et reconnu par des centaines de millions de personnes à travers le Monde, comment peut-on croire que l’intention de cet homme d’Eglise était d'accorder reconnaissance et pouvoir ecclésiastique à un put*** de négationniste ???
Sérieusement, et là je m’emballe un peu, n’est-ce pas de la mauvaise foie caractérisée de la part de certains que de prétendre que le Pape puisse se porter garant de tels propos ? Et là nous tombons dans le second, l’énorme faux pas de le part du Vatican de ne pas s’être renseigné plus tôt sur cette polémique.
Et Benoît XVI de rectifier alors le tir en déclarant que "pour être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise, Mgr Williamson devra prendre ses distances d'une manière absolument sans équivoque et publique par rapport à ses positions concernant la Shoah".
A nouveau je pense, et ce malgré les erreurs évidentes de forme et de diplomatie de la part du Vatican, que cette dernière assertion apparait évidente, et que toute personne qui élève la voix contre un Pape soi-disant négationniste ne cherche en réalité qu’à détourner l’Eglise de son objectif principal qui reste et demeure l’unité de ses fidèles.
Je ne m’attarderai pas sur la fâcheuse coïncidence qui a fait que l’interview de Mgr Williamson ait été diffusée en même temps que la décision du pape a été rendue publique, alors qu’elle avait été tournée depuis quatre mois…
Je pense que la polémique interne qui fait rage à l’heure actuelle n’a pas lieu d’être, et occulte le débat idéologique et théologique qui devrait s’amorcer pour le bien de l’Eglise et de tous ses fidèles.
Il est bien entendu, mais je préfère le répéter, que l’octroi de fonctions épiscopales à un négationniste n’est en aucun cas envisageable.
J’ajoute également qu’il serait urgent de la part du Vatican de repenser son mode de communication interne et externe pour éviter de telles incompréhensions à l’avenir.
Reste enfin la question de fond, concernant le processus de réintégration des lefebvristes, amorcée avec la levée de l'excommunication. Comment Mgr Williamson répondra-t-il à la nouvelle injonction du Pape ? Jusqu'à quel point les membres de la Fraternité sont-ils prêts à s'amender alors même que des divisions sont apparues en leur sein sur la stratégie à adopter après cette main tendue ?
Je souhaite et j’espère pour ma part que le débat s’engage et soit fécond. Que chacun des partis en présence se rende compte de l’importance excessive qu’a pris la façon de prier, lors que le simple fait d’adorer le même Dieu, de croire en la même sainte Trinité, en un Christ mort et ressuscité, devrait imposer une unité naturelle.
Après tout nous ne faisons tous que réciter le même Credo dans deux langues différentes, et communier au même corps dans deux positions différentes.
Scarf.
mercredi 4 février 2009
Revenus patronaux plafonnés aux US
Je suis assez étonné de ne pas avoir vu cette nouvelle répercutée sur plus de sites de quotidiens, juste sur latribune.fr.
Obama qui exige que les revenus patronaux soient plafonnés à 500K$, c'est quand même une nouvelle assez importante.
Je suis d'accord, 500K$ par an, c'est largement suffisant. Je ne suis pas sûr que ça ait beaucoup d'impact non plus. Du point de vue de General Motors, je pense que payer son dirigeant 500K$ ou 3M$, ça doit pas changer grand chose à leur Résultat Net... D'autant plus que je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup d'entreprises concernées: une dizaine de banques et peut-être une vingtaine de grosses boîtes (General Motors, Chrysler, Ford...), plus probablement une flopée de petites "PME" pour lesquelles ceci ne change rien.
Mais pour le symbole!! On n'avait pas vu ça depuis le New Deal... Je suis quand même étonné que, alors que le PS passe son temps à reprocher à Sarkozy de ne pas être plus ferme sur les contreparties exigées pour les aides de l'Etat, cette nouvelle ne soit pas plus diffusée.
On parle quand même des Etats-Unis qui plafonne les salaires des dirigeants! Personnellement, je ne sais pas trop quoi penser de ce genre de loi. Effet neutre économiquement je pense mais d'un point de vue éthique et politique... Ca reste une grosse nouvelle qui, je pense, mériterait d'être un peu plus relayée.
Choubi.
Edit: Scarf me signale en commentaire que les échos ont également publié un article sur le sujet un peu plus tard. Je trouve d'ailleurs leur article un peu plus complet: ici.
Edit2: Ben en fin de compte, lefigaro aussi en parle dans un article publié à 15h30...
Edit 3: Et maintenant le monde...
On me mâche mon travail...
N'étant pas réellement d'accord avec tout ce qui a été dit, je me préparais à écrire un article cinglant en reprenant point par point le fameux plan de relance quand j'ai vu qu'on l'avait déjà fait à ma place...
Bon ben finalement, il ne me reste qu'à vous souhaiter une bonne lecture.
Choubi.
L'économie en critique (part 1)
Le monde entier est frappé par la crise, aucune région ni aucun secteur ne semble épargner. Au milieu de ce tableau aux allures de catastrophe, un autre combat s’est installé, sur le terrain idéologique cette fois. On assiste aux retours des économistes sur le devant de la scène, chacun brandissant sa solution, remettant au gout du jour de vieilles théories ou y allant de sa propre invention pour faire face à une crise que l’on déclare déjà comme étant d’un nouveau genre.
Internet est bien assez complet pour que je vous laisse y trouver une réponse à peu près correcte (mais à quoi sert cet article alors ?) et je voudrais me concentrer ici davantage sur la phase numéro 2 de la réflexion, à savoir la critique, ma préférée !
Cet article, comme son titre le laisse deviner, sera scindé en deux partiespour raisons de longueur et de clarté des propos. Il proposera deux grandes critiques que je souhaite formuler. Une fois encore ce sera de façon ultra décomplexé que j'exposerai mes idées, du haut de mon ignorance et du fond de mon lit, comme le veut la tradition de ce blog !
On se plait à imaginer l’économie comme une sphère intellectuelle si complexe et déconnectée des préoccupations réelles qu’elle n’en est plus digne d’aucun intérêt. On se plait encore à représenter de même l’économiste comme un marginal incompris des hommes, tiraillé entre génie et folie. Parfois se plait-on même à le décrire comme un parfait débile mental. Je vous renvoie ici à l’excellent blog économique éconoclaste, dont la rubrique blague offre une démonstration assez révélatrice de ce lieu commun.
Certains économistes, il est vrai, se plaisent à entretenir cette idée d’élitisme intellectuel, et ce afin de protéger leur profession et/ou apporter un quelconque crédit à certains de leur propos.
Alan Greenspan, président de la réserve fédérale pendant 18ans, élevé au statut d’ « Oracle de l’économie », puis récemment désavoué par les événements, disait lui-même en évoquant ses interventions devant le Sénat et les conférences de presse qui suivaient les comités de politique monétaire : « Si l’on m’a compris, c’est que je me suis mal exprimé ». (bon ok il le disait en anglais...)
Cette attitude mêlée de méfiance et d’incompréhension vis-à-vis de l’économie ne doit toutefois pas nous faire oublier ce qui constitue le cœur même de cette discipline, ce sans quoi il est inconcevable de l’imaginer. Je ne parle pas des mathématiques, simples outils au service d’une science – je ne résiste ici pas à l’envie de vous faire partager la définition de l’économiste donné par Jean-Marc Vittori dans son Dictionnaire d’économie à l’usage des non-économistes.
« Economiste : chercheur aspirant vainement à la scientificité »
Je ne parle pas non plus d’argent, qui, bien qu’à l’origine de théories aussi importantes qu'intéressantes en économie n’en reste pas moins qu’un intermédiaire d’échange quasi-universellement acceptée et adoptée (bien que la monnaie soit actuellement source de conflit sino-américain, mais laissons de côté la macro internationale pour le moment…). L'argent est certes un moyen sans lequel, de nos jours, il serait difficile de concevoir le commerce, cependant je ne vous apprendrais rien en rapellant que l'economie a préexisté à toute idée d'argent.
Non, en effet c’est bien de l’Homme dont je parle.
Ainsi l’économie ne devrait pas se cacher derrière un voile de mystères et de formules magiques. Elle doit être claire et limpide. Peut-on expliquer à l’homme de lettre qu’il ne peut lire Molière ? Peut-on accepter qu’un musicien ne puisse écouter Mozart ? De même peut-on prétendre à un homme qu’il ne peut comprendre une théorie dont il fait l’objet ?
Certains diront peut-être que de même tous les hommes ne sont pas philosophes ni sociologues, et que l’on n’en fait pas un plat pour autant. D’autres diront qu’il ne faut pas confondre l’art et la science, car l’art doit s’adresser à tous et pouvoir être apprécié de tous lors que la science doit être l’apanage d’une élite, pour l’élite et par l’élite. Foutaise.
Mais pensez donc à cela : La philosophie, la sociologie, s’imposent-t-elle à chacun au quotidien ? Souffrent-ont de leur ignorance ? (tout comme la religion, le fait de prétendre ne pas souffrir de son ignorance n’équivaut en aucun cas à prétendre qu’elle ne peut pas participer à un bonheur ou bien-être supérieur). Bien entendu non.
Pensez maintenant à l’économie, l’étude de l’allocation des ressources qui apportent la plus grande satisfaction… aux hommes. Peut-on imaginer qu’elle en fasse abstraction ?
Dans n’importe quelle Société ou les hommes interagissent entre eux tout en étant régis par une instance dite « publique », l’économie est la pierre de voute de tout système de répartition, d’allocation, de santé, de toute politique fiscale ou sociale dont vous et moi pouvons être victime ou bénéficiaire. Le fait de réserver cette science à certains et d’en interdire ne serait-ce qu’une compréhension élémentaire aux acteurs du système qu’elle engendre ne me semble pas d’une efficacité à toute épreuve.
Peut-on vraiment imaginer une matière qui étudie les comportements des hommes sans pouvoir être comprises de l’esprit de ces mêmes hommes ? Une science qui va impacter directement le quotidien de tous sans la rendre un minimum lisible ?
Réjouissez-vous donc, car ce que l’on essaye de vous faire croire est faux. S’il est vrai que comme toute science, il faut des experts capable d’en manipuler les outils et concepts mieux que d’autres, il reste vraie et même fondamentale que l’économie est et doit rester à portée de tous.
Certes l’on se moque bien de la crédibilité d’une théorie philosophique ou théologique, mais lorsqu’il s’agit de faire passer dans un pays des mesures de restrictions budgétaires ou, plus à la mode en ce moment, de creuser la dette nationale d’un pays, la crédibilité et la transparence semblent de mise. Elles sont en outre bien plus efficaces que le voile intellectuel et opaque qui plane le plus souvent au dessus de cette discipline.
Je parle de pays, mais ce raisonnement reste vrai quelque soit l’échelle à laquelle nous l’appliquons. Régions, pays, villes, entreprise, familles présentent chaque jour des situations dans lesquelles des décisions économiques, sous leur plus large acception, doivent être prises, et donc comprises. Seules la qualité et la proportion d’experts seront amenées à distinguer ces différentes structures. Gouvernements, conseils municipaux, conseils d’administration, parents… chacun des éléments de la chaine de décision fait sans cesse appelle à l’économie et à ses concepts pour parvenir à une allocation optimale des ressources disponibles.
Ainsi donc est formulée la première critique que modestement je souhaitais adresser à une discipline qui continue chaque jour à m’offrir de quoi éveiller mon intérêt. Economistes, cessez d’être grands par le verbe, talentueux par la forme et mystérieux sur le fond. Descendez de votre piédestal et acceptez d’être lu, compris et utilisé par le plus simple des néophytes. L’économie est certes une science, mais c’est avant tout l’histoire d’un homme ou d’un groupe d’hommes qui décide(nt) (ensemble) d’allouer des ressources au bénéfice d’un bien-être collectif et/ou individuel.
La critique est certes facile, et tant mieux !
Mais une critique argumentée et constructive est toujours plus crédible et mieux acceptée, c’est pourquoi je souhaite finir cette première partie sur quelques conseils sans prétention pour celui ou celle qui désire se familiariser avec la science économique.
En premier lieu je ne vous apprends rien en vous disant qu’un nombre incalculable de sites et de blogs fleurissent à ce sujet. Je vous invite donc à surfer sans limites, et du bout de ma lorgnette vous conseille tout de même deux ou trois excellentes adresses là, là et là.
Le Monde a la chance d’avoir connu en cette année mouvementée un prix Nobel d’économie d’une qualité exceptionnelle car largement accessible. Bien qu’ayant souvent la dent dure avec ses « opposants », ce qui n’est pas pour me déplaire, Paul Krugman a l’art et la manière de rendre son propos clair et accessible, sans pour autant tomber dans la vulgarisation excessive. Il a fait de cette clarté et de cette apparente simplicité une exigence dans n’importe laquelle de ces interventions et n’importe lequel de ces ouvrages et multiples articles depuis le milieu des années 90.
En attendant donc de poster un article de fond sur ces idées (pour une fois que je comprends un économiste…), je vous conseille vivement de vous balader sur son excellent blog, et de lire certains de ces ouvrages, notamment cet excellent recueil d’articles qui rendrait désuète ma première critique : La mondialisation n’est pas coupable. A consommer sans modération pour quiconque souhaite acquérir des connaissances de base en économie internationale, et l’occasion pour chacun de pouvoir déclarer un jour « J’ai lu un prix Nobel d’économie » (et même compris deux trois trucs).
Moins connu, plus français (faut bien faire notre promo un peu), et dans la série accessible, brillant et intéressant je vous conseille enfin de jeter un œil du coté du CEPREMAP et de leurs opuscules régulièrement publiés aux éditions de la rue d’Ulm. Ils vous offriront en à peine deux heures une vision claire et objective de sujets économiques de société sur lesquels chacun de nous devrait un jour pouvoir prétendre connaitre les bases. (voir spécialement La Société de Défiance de Pierre Cahuc, et Pour un nouveau Systeme de Retraite de Thomas Piketty).
Enfin n'hésitez pas profiter d'un moment d'actu économique alité en écoutant l'économie en questions le lundi matin a 11h sur France Culture. Vous reposerez ainsi vos yeux et apprendrez beaucoup des invités de Caroline Broué et d'Olivier Pastré. Ce dernier, s'il risque de vous endormir par sa voix, vous offrira toutefois un bon moment lors de sa traditionnelle rubrique de fin d'émission.
Bonne lecture, et surtout bonne critique !
mardi 3 février 2009
Poker et Lemon Socialism
*je sais, je sais...
On est au milieu de la partie. Je me retrouve au flop avec paire max (Q), kicker max (A). N'étant plus que trois en jeu, avec un beau pactole déjà au pot, je décide de miser fort, ayant peur d'une éventuelle couleur (2 trêfles au flop). Etant très riche à ce moment de la partie, je n'ai pas de problèmes pour donner une cote défavorable à un tirage couleur, ce que je fais. Et là, alors que c'est à lui de miser, le joueur à ma gauche demande: "si on se fait éliminer, on peut recaver?"... En l'occurence, pas d'argent en jeu, on l'a fait à 2 reprises jusqu'ici donc difficile de dire non... Etant assuré de pouvoir continuer à jouer, le joueur de gauche suit...
En effet, ici, on a assuré au joueur B qu'il touchera ses gains, mais également que s'il perd, c'est la banque qui le couvrira, il n'a donc plus rien à perdre...
Cette petite main montre 2 choses: 1) Jouer au poker sans argent est totalement dénué d'intérêt. 2) Quand on garantit nos pertes, on accroît nos risques.
Revenons à la main.
A possède une paire, B n'en possède pas. Pour que B gagne, il faut qu'il touche une couleur. On suppose ici que les mains sont connues de B, ce qui est probablement le cas vu le déroulement du coup et la façon ultra-classique dont a joué A sur cette main. Il a donc 33% de chances de gagner (un petit peu plus je crois, je ne me souviens pas du chiffre exact).
Le pot est de 100$ (mettons). Le joueur A veut effrayer les tirages couleurs. Il veut donc miser X$ de telle sorte que l'espérance de B s'il suit est négative (pour le faire sortir). Il cherche donc à résoudre: E1(X) = 33% x (100+X) - 66% x X <> 100, disons 200.
En temps normal, B décide donc de ne pas suivre pour X = 200$.
Oui mais voilà, on assure à B le fait que s'il perd son tapis, on le recave gratuitement et directement. Sa fonction d'espérance n'est donc plus la même.
Son espérance de gain devient, sans aucune démonstration, vous me la demanderez si vous voulez: E2(X) = 33% x (100 + X) - 66% x MAX( 0 ; MIN( Tapis - cave assurée; X ) ).
Bon, si on calcule et tout, on se rend compte que E2(X) > E1(X) pour tout X. Ca, on s'en doutait un peu, si on assure ses pertes, le joueur gagne plus en espérance... Là où c'est marrant, c'est que E2(X) est croissante pour X > Tapis - cave assurée... Même, E2(X) tend vers l'infini pour X -> +infini !!
Vous l'aurez compris, dans le cas 2, le joueur B est incité à prendre beaucoup plus de risques (ie: à payer pour X très grand). Pire, il a même intérêt à relancer très fort à chaque fois (E2(X) tend vers l'infini!)!
Parlons maintenant de Lemon Socialism.
Le Lemon Socialism, c'est quand l'Etat nationalise les entreprises qui font faillites (les lemon) et laisse les entreprises qui marchent au privé. En gros, tous les profits sont laissés au public, toutes les pertes sont prises par l'Etat. C'est un peu ce qui se passe à chaque fois qu'une grosse entreprise fait faillite (Freddy Mac, Bear Stearns...), généralement pour protéger les emplois ou ne pas déstabiliser l'économie ou encore conserver le contrôle dans certains secteurs industriels clés.
Un peu comme dans notre exemple de poker en fin de compte, si le joueur B gagne, c'est lui qui empoche, s'il perd, c'est la banque qui paye.
A la limite, ceci ne serait pas trop grave si l'espérance agrégée (Public + Privé) était positive.
Revenons à notre joueur B.
Espérance joueur B + banque dans le cas 1, c'est simple, E1ag(X) = E1j(X) + E1b(X) = E1(X)
Espérance joueur B + banque dans le cas 2: E2ag(X) = E2(X) + E2b(X)
En fait on montre (mais on ne le fait pas ici) que E2ag(X) = E1ag(X).
Cela veut-il dire que d'un point de vue agrégé, les deux solutions reviennent au même?
Non, car ici, on n'a calculé que l'espérance agrégée dans le cas où le joueur B décide de payer, or, dès que l'espérance du joueur devient négative, il ne joue pas. Dans le cas 1, cela revient à dire que pour X > X1 (100$ dans l'exemple), l'espérance E1ag(X) vaut 0 (le joueur ne joue pas). Or, on a montré que pour X > X1, l'espérance du joueur B dans le cas 2 (E2(X)) est positive! donc il joue encore. Or cette fois, E2ag(X) devient négative.
Ce qui se résume comme cela. Pour des petites valeurs, dans les premier cas, l'espérance agrégée sera toujours positive, dans le deuxième cas, l'espérance agrégée sera calée sur le premier cas pour X > X1 et sera négative au-dessus! D'un point de vue agrégé donc, le cas 2 ne présente jamais de meilleurs retours mais peut en revanche présenter des retours inférieurs!
C'est une des raisons pour lesquelles les Etats ne peuvent pas renflouer TOUTES les banques qui font faillite (ie: Lehmann). Sinon, on rentre dans le deuxième cas présenté avec l'exemple du poker, dans une Lemon Socialism. Si la garantie n'est pas acquise, on reste dans le cas 1. C'est plus ou moins la raison pour laquelle (entre autres) Lehman Brothers n'a pas été sauvée.
Vous pourrez me reprocher le fait de n'avoir pas intégrer les impôts et taxes dans mon modèle. C'est vrai. En même temps, si ces taxes font baisser l'espérance de gain du joueur B et réduisent l'espérance de perte de la banque, on remarquera que ceux-ci ne changent en rien l'espérance agrégée (je vous épargne les calculs, pas que je sois gentil mais plus par fainéantise!). Cela ne veut pas dire que les impôts ne servent à rien (faut pas déconner non plus!), mais dans ce modèle, ce ne sont que des transferts, ils ne changent en rien la conclusion, alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?
En conclusion: Jouer au poker sans enjeu, non seulement ça n'a aucun intérêt, mais en plus c'est pas bien (ça c'est de la conclusion comme je les aime).
En parallèle, le Lemon Socialism n'est pas un modèle sain (sérieux?) et même s'il est parfois nécessaire de sauver de la faillite certaines entreprises pour des raisons politiques et dans des circonstances exceptionnelles, cela ne peut pas être un bon modèle de le faire systématiquement.
Choubi.
Petites précisions pour ceux qui suivent: à un moment, je dis que E2(X) tend vers + infini pour X -> + infini. Bien évidemment, cela n'a pas grand sens étant donné que X est borné par le tapis au poker. Toutefois, l'importance ici était de montrer que la fonction était croissante à partir d'un certain point et que pour certaines valeurs de tapis et de cave garantie, la meilleure espérance peut être trouvée pour X = tapis. All in en sorte. L'idée étant que pour les valeurs où ce ne sera pas le cas, le cas 2 ne proposera jamais une plus petite espérance que le cas 1 pour le joueur et jamais une meilleure espérance agrégée.
Pour les fans de poker: Désolé, je n'ai pas parlé de cotes implicites, stratégie de tournoi avec recave, sans recave, stratégie de gros tapis, petit tapis et tout plein d'autres bonnes raisons de jouer avec une espérance négative. Ici, on suppose qu'on ne joue que la côte, point.
lundi 2 février 2009
Parité Homme-Femme
Ben je devrais peut-être pas être si optimiste...
Choubi.
Attention terrain glissant
SCOOP. La raison de cette colère, en dehors de l'explication classique de l'excellent week-end qui s'achève toujours de la même façon, est le scoop international fraichement tombé du ciel pendant la nuit. Quel est-il me direz-vous ? Eh bien commencez donc par jeter un œil par la fenêtre. Vous ne voyez toujours rien ? Et oui aussi étonnant que cela puisse paraitre, il arrive qu'en hiver une substance blanche, légère et froide tombe du ciel recouvrant délicatement et somptueusement le paysage citadin... Eh oui, l'AFP ne s'en remettra pas, mais en hiver, il peut arriver qu’il neige, et pas seulement en campagne. C'est beau la neige n'est-ce pas ? Mais alors qu'est-ce que c'est CHIANT.
Alors tant pis, c’est le quart d’heure Guy Bedos, et personne n’a intérêt à me couper.
Que le Monde s'émerveille et s'étonne de voir de la neige tomber à Marseille peut encore se comprendre. Que les pouvoirs publiques aient du mal à réagir et à se coordonner lors d'un événement exceptionnel qui paralyse un temps le quotidien de chacun peut être pardonné. Que les services météorologiques échouent à prévoir une chute de neige peut déjà sembler anormal à l'heure des satellites, mais bon passons, l'erreur est humaine, Evelyne délia est humaine, donc Evelyne Délia est une erreur... euh... bref.
Mais qu'une chute de neige le 2 février dans des villes modernes de respectivement 2 millions et 7 millions d'habitants, à savoir Paris et Londres, paralyse à ce point le quotidien de tout le monde est tout simplement absurde.
Aussi absurde que le nombre exorbitant de grands journaux qui relaient à l’unisson cet étonnement populaire digne de l’enfant qui, émerveillé, voit la neige pour la première fois.
Qu'une chute de neige le 2 février à Paris vole la vedette dans deux des journaux nationaux les plus vendus en France aux chiffres du chômage en hausse de 45 000 têtes pour le seul mois de décembre n'est pas seulement stupide, c'est abjecte.
Que l'on trouve parfaitement normal de ne pouvoir se rendre ni a l'école, ni au travail en plein hiver pour cause de neige relève d'après moi d'une absurdité, et j'insiste sur ce mot absurde, tellement il trouve tout son sens dans une pareil situation (et je vous renvoie ici à la définition de l'absurde donné par le sociologue Christian Morel, que j'ai compris ce matin en marchant jusqu'a mon travail).
Une fois n'est pas coutume, la palme revient ce matin à Londres, place boursière internationale en pleine tourmente, ou la vie semble s'être tout simplement arrêtée. Il est vrai que je ne suis pas à Paris en ce moment, c'est pourquoi je laisserais éventuellement choubi réagir, s'il le souhaite, sur cette mascarade annuelle, pour laquelle je ne crois cependant pas que Paris fasse office d'exception.
Apres donc m'être extasié tout le week-end à Paris sur le bleu du ciel, chose extrêmement rare à Londres - certains trouveront osé de jeter la pierre à ceux qui s'étonnent de la neige en hiver lorsque je m'extasie moi-même du fait que le ciel soit bleu, mais bon vivre à Londres constitue une circonstance atténuante - j'ai effectué hier soir mon trajet inter capital dans des temps qui frisent à nouveau l'insolence mais passons, le tunnel sous la Manche n'étant ce matin pas l'objet de ma gueulante.
Arrivé à St Pancras international, le spectacle dont j’ai été témoin a fait plus que m’atterrer. De la neige ?? Incroyable !! De la neige en hiver ?? Juste fou !!
Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi les métros ne circulent pas à Londres lorsqu’il neige ? Quelqu’un trouve-t-il normal qu’aucun train ni aucun bus ne circulent dans toute la ville en raison d’une chute de neige le 2 février ? Quelqu’un peut-il enfin m’affirmer qu’il est normal de passer 45min à trouver un taxi à proximité d’une gare internationale, lors que traditionnellement Londres n’a pas à rougir devant Paris du nombre de ses taxis ?
Ces questions ne sont que rhétoriques, et il faudrait être bien téméraire ce matin pour tenter d’y répondre et me tenir tête, tout comme il faudrait l’être de toute manière pour tout simplement m’adresser la parole ou ne serait-ce qu’un regard lorsque je me suis levé à 6 heures du matin dans une ville morte pour marcher 35min dans la neige en admirant le spectacle désolant d’anglais qui chutent tous les 10 mètres et de répéter 8 fois ce matin « you all right sir ? ». Tout cela pour finalement arriver dans une vaste salle de marché dans laquelle personne n’aura pu se rendre ce matin car enfin il a neigé en hiver, et un trader sans son back est comme un cendrier sur une bicyclette, inutile (ce qui ne signifie en aucun cas qu’il soit utile le reste du temps).
Je passe bien entendu sur les quelques courageux (synonymes ici d’imbéciles) qui ont choisi de monter dans leur voiture pour se rendre au travail lorsqu’il est déjà bien téméraire de s’adonner à ce pari risqué en « temps normal », et qui finissent inexorablement leur course dans le trottoir au premier virage, car le sel n’existe pas à Londres.
Enfin je n’oserais pas même évoquer la peur que j’ai ressenti hier lorsque le chauffeur de taxi que j’ai finalement trouvé à 1km de la gare m’a averti en me déclarant l’air inquiet qu’il n’avait jamais conduit sur la neige, et que tous les taxis londoniens étaient équipés de boite automatique…
Je vous laisse dépeindre à votre gout le reste du tableau, sans quoi je risquerais de m’emballer outre-mesure, ce à quoi mon estomac ne résisterait pas après le week-end que je viens de passer dans « la plus belle ville du Monde ».
Alors oui j’ai passé un excellent week-end, oui j’ai été ravi de vous voir tous, oui j’aime Paris, j’aime Londres et mon travail. Oui je suis tolérant (un peu) et patient (beaucoup). Oui je veux bien venir boire un thé, mais putain je vous avertis ce matin, ne me cherchez pas, parce que vous êtes sur un terrain très glissant !
Voila pourquoi en tant qu'amateur de l'actu alité, parfois mieux vaut rester couché.
Scarf.
jeudi 29 janvier 2009
Positive attitude
Pour ce qui est du ton et du contenu, nous avons décidé de rester assez libre, ce qui est d'ailleurs la raison pour laquelle vous aurez probablement droit un jour ou l'autre à un essai sur les jeux de société (dont je suis un grand fan, vous pourrez d'ailleurs le constater en notant d'autres de mes participations sur des sites spécialisés...). En contrepartie, nous avons décidé de nous forcer à relire l'autre systématiquement avant de publier quoi que ce soit (on est pas contre dire des conneries, mais si on peut éviter un maximum...).
Du coup, relecture oblige, la fréquence sera ce qu'elle sera.
Une autre question qui s'est posée est celle de la modération des commentaires. Comme Scarf l'a déjà précisé, nous avons décidé de ne pas modérer à priori.
Avant de décider toutefois, je me suis un peu renseigné sur les avantages et les inconvénients, notamment d'un point de vue de notre responsabilité (c'est vrai quoi, des fois qu'on deviendrait célèbre et que tout plein de gens viendrait commenter tout ce qu'on raconte!). Je me suis donc amusé à lire cet excellent article chez maître Eolas.
Ca, c'est pour le contexte.
Plus tard, je tombe là-dessus...
Bon évidemment, je commence tout de suite à m'insurger, à m'énerver, à me dire que décidément, à part des attaques ad hominem, madame ne sait pas faire grand chose, et caetera... (pour ceux qui ne l'auraient pas compris, je ne suis pas un grand fan de Mme Royal...)
Et pis je repense à l'article de maître Eolas...
"L'injure est toute expression outrageante ne contenant l'imputation d'aucun fait. e.g. : "Laurent Gloaguen est un connard".
Tout d'abord, il faut que la personne soit identifiée ou au moins identifiable. Inutile qu'il soit identifiable par des milliers de personnes."
Et je me pose la question: traiter Sarkozy de "petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège. Avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique, son déguisement de cow-boy."
Ce serait pas une injure des fois?
Si j'ai bien compris, il faut que la personne soit identifiable, j'imagine que c'est le cas, en tout cas, les journalistes du Figaro l'ont identifié, eux...
Maintenant, est-ce une "expression outrageante"? Là, comme ça, j'aurais tendance à dire oui, mais après, il se peut que je me trompe hein! Faudrait demander à Monsieur le Président s'il est outragé...
Et je n'ai pas non plus l'impression que ça ne contient "l'imputation d'aucun fait". Que je sache, tout le monde a le droit d'être au milieu de ses jouets (fussent-t-ils nouveaux). Et pis c'est une comparaison donc on l'accuse pas vraiment de faire des tours de manège à notre Président, sinon j'ai rien compris et c'est vrai que ça me paraît bizarre comme comportement...
Bref, je me doute bien que de toute façon, Royal ne sera pas attaquée en justice pour ça, mais je me posais la question...
Si un juriste passe par là...
En tout état de cause, admettons que j'ai tort que cela ne constitue pas une injure pour des détails que seuls des juristes pourraient comprendre, suis-je le seul à trouver ça un peu bas de la part d'une présidentiable... Même moi qui ne suis vraiment pas un grand fan de Mme Royal, j'arrive à être déçu d'elle... Si bien qu'elle descend encore plus bas dans mon estime... Comme quoi, tout est possible!
C'est sur cette petite note de positive attitude que je terminerais mon premier article.
Choubi.
Edit: Mon honnêteté intellectuelle me pousse tout de même à préciser que la source de cette information n'est pas elle non plus partisane de Royal. Donc peut-être qu'il y a des idées géniales dans ce livre, je n'en sais rien. Quand bien même ce serait le cas, je trouve ces attaques contre Sarkozy, Lang, Aubry et Jospin détestable...
The New Kid on the blog.
Tant de répliques populaires vantent les mérites de la critique, ou la condamnent. Tant de personnes, de journaux, de média la rejettent, la formulent ou la relaient. Et pourtant, la légitimité de la critique reste un débat de fond sur lequel chacun a sa propre idée, et en fait le plus souvent partager les autres.
Partout l’on entend « qui est-il pour dire cela ? », « qu’est-ce qu’il y connait à l’art celui la ? », « qu’il les garde pour lui ses remarques ! », et pourtant laquelle de ces personnes pourrait prétendre ne jamais s’adonner à la critique ?
Tantôt experte, tantôt spontanée, parfois méchante souvent rapide, la critique est partout. La démocratie est son terrain de jeu, la liberté d’expression sa raison d’être. Son nouveau mode de diffusion, internet, en a donné l’accès à tous et non plus aux seuls medias traditionnels qui souvent sont devenus l’étendard du pouvoir ou son garde-fou.
A l’heure où fleurissent, partout sur la toile, ces nouveaux blogs qui relaient l’actu, la commentent et l’analysent, il était grand temps pour nous d’investir cette Agora moderne.
Bien sur nous ne sommes pas experts, il est certes raisonnable de considérer nos points de vue comme très personnels, et nous n’obligerons personne à nous lire ou nous apporter un quelconque crédit. Mais ne serait-ce pas là le paradigme de ce qui est appelé République (« la chose publique ») que de pouvoir s’exprimer sans réprimandes sur ce qui fait le quotidien de tout un chacun ?
Ce blog se voudra ainsi, à petite échelle, un espace libre de la critique, qu’elle soit constructive ou non, experte ou non, l’essentiel étant que chacun puisse s’exprimer sans honte sur les sujets qu’il souhaite. La finalité étant, et nous ne serons pas très originaux en ce sens, que l’actualité appelle au débat d’idées et que chacun apprenne de l’autre, qu’il lui soit semblable ou profondément différent.
Vous aurez, je l’espère, apprécié l’habileté (relative) avec laquelle nous avons choisi le titre de ce blog, et ce pour deux raisons. D’une part, l’objectif est, je le répète, que chacun puisse sans angoisses afficher clairement son point de vue, qu’il soit amateur ou professionnel. Le second point est déjà plus personnel, et appelle déjà au débat, ce fameux débat de la légitime critique. Y a-t-il une critique légitime ? La légitimité porte-t-elle sur la personne, le sujet, le support ? Peut-on parler et s’exprimer sur tout ? Je laisserai de côté pour le moment cette dernière question, en espérant susciter quelques réactions. Notons au passage que, et vous l’aurez certainement deviné, aucun des commentaires postés sur ce blog ne seront censurés, esprits sensibles s’abstenir… Ce second point, donc, qui nous renvoie implacablement l’image de celui qui, allongé dans son canapé, le paquet de chips et la télécommande à portée de main, ne cesse de critiquer, de pester sur le monde qui l’entoure, sur les responsables politiques, sur les décisions prises en haut lieu (toute allusion à un certain parti d’opposition français serait totalement fortuite…), et ce de façon totalement décomplexé. Nous encourageons cette attitude, tout comme nous nous réservons le droit, et parfois le devoir, de la dénoncer, de la critiquer…
Actu (alités), politique, littérature, économie, art, sport, jeux (mais pas trop mon cher choubi…), sexe (idem), il n’y a pas de limite à ce blog comme il n’y pas de limite à l’esprit de l’homme, aussi amateur que nous fusse-t-il.
S’il est vrai que l’oisiveté invite à la critique et donc au « bloggage » (à ne pas faire rimer avec blocage), il n’en est pas moins vrai qu’aussi constructive qu’elle soit, cette paresse continuelle ne nourrit pas son homme. Il en va de la vie comme de la critique elle-même, elle doit être nourrie pour exister, et même si chacun de nous rêve d’un quotidien sans boulot (et sans métro ce qui, soit dit en passant, ne légitime en aucun cas la grève générale…), le réveil nous rappelle trop souvent à la dure réalité : à moins d’être journaliste, la production d’articles n’est pas rémunératrice, et ce malgré tout le plaisir qu’elle procure. Vous nous pardonnerez ainsi la fréquence irrégulière des mises à jour de ce blog.
Rome ne s’est pas faite en un jour, il en sera de même de notre nouvelle aire de repos, et nous comptons sur vos conseils (et vos critiques !) pour nous faire progresser.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne actu (alité de préférence), et que votre désir de critique surpasse votre indifférence. Je terminerais en cédant ma plume (je sais…) à celui qui, tellement célèbre qu’il n’a eu besoin de signer sa prose, a formulé cette phrase.
« Admire la personne qui te critique, car prisonnière de sa propre jalousie elle ne fait que t’admirer »
Scarf.