jeudi 29 janvier 2009

Positive attitude

Quand Scarf et moi-même nous sommes lancés dans la grande aventure humaine, sociétale et intellectuelle que représente ce blog (sisi, tout ça à la fois!), nous avons commencé à nous poser quelques questions: quel ton adopter? quel contenu? quelle fréquence? relecture ou non de l'autre?

Pour ce qui est du ton et du contenu, nous avons décidé de rester assez libre, ce qui est d'ailleurs la raison pour laquelle vous aurez probablement droit un jour ou l'autre à un essai sur les jeux de société (dont je suis un grand fan, vous pourrez d'ailleurs le constater en notant d'autres de mes participations sur des sites spécialisés...). En contrepartie, nous avons décidé de nous forcer à relire l'autre systématiquement avant de publier quoi que ce soit (on est pas contre dire des conneries, mais si on peut éviter un maximum...).

Du coup, relecture oblige, la fréquence sera ce qu'elle sera.

Une autre question qui s'est posée est celle de la modération des commentaires. Comme
Scarf l'a déjà précisé, nous avons décidé de ne pas modérer à priori.

Avant de décider toutefois, je me suis un peu renseigné sur les avantages et les inconvénients,
notamment d'un point de vue de notre responsabilité (c'est vrai quoi, des fois qu'on deviendrait célèbre et que tout plein de gens viendrait commenter tout ce qu'on raconte!). Je me suis donc amusé à lire
cet excellent article chez maître Eolas.

Ca, c'est pour le contexte.

Plus tard, je tombe
là-dessus...

Bon évidemment, je commence tout de suite à m'insurger, à m'énerver, à me dire que décidément, à part des attaques ad hominem, madame ne sait pas faire grand chose, et caetera... (pour ceux qui ne l'auraient pas compris, je ne suis pas un grand fan de Mme Royal...)

Et pis je repense à l'article de maître Eolas...

"L'injure est toute expression outrageante ne contenant l'imputation d'aucun fait. e.g. : "Laurent Gloaguen est un connard".
Tout d'abord, il faut que la personne soit identifiée ou au moins identifiable. Inutile qu'il soit identifiable par des milliers de personnes."


Et je me pose la question: traiter Sarkozy de "petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège. Avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique, son déguisement de cow-boy."
Ce serait pas une injure des fois?

Si j'ai bien compris, il faut que la personne soit identifiable, j'imagine que c'est le cas, en tout cas, les journalistes du Figaro l'ont identifié, eux...

Maintenant, est-ce une "expression outrageante"? Là, comme ça, j'aurais tendance à dire oui, mais après, il se peut que je me trompe hein! Faudrait demander à Monsieur le Président s'il est outragé...

Et je n'ai pas non plus l'impression que ça ne contient "l'imputation d'aucun fait". Que je sache, tout le monde a le droit d'être au milieu de ses jouets (fussent-t-ils nouveaux). Et pis c'est une comparaison donc on l'accuse pas vraiment de faire des tours de manège à notre Président, sinon j'ai rien compris et c'est vrai que ça me paraît bizarre comme comportement...

Bref, je me doute bien que de toute façon, Royal ne sera pas attaquée en justice pour ça, mais je me posais la question...

Si un juriste passe par là...

En tout état de cause, admettons que j'ai tort que cela ne constitue pas une injure pour des détails que seuls des juristes pourraient comprendre, suis-je le seul à trouver ça un peu bas de la part d'une présidentiable... Même moi qui ne suis vraiment pas un grand fan de Mme Royal, j'arrive à être déçu d'elle... Si bien qu'elle descend encore plus bas dans mon estime... Comme quoi, tout est possible!

C'est sur cette petite note de positive attitude que je terminerais mon premier article.

Choubi.

Edit: Mon honnêteté intellectuelle me pousse tout de même à préciser que la source de cette information n'est pas elle non plus partisane de Royal. Donc peut-être qu'il y a des idées géniales dans ce livre, je n'en sais rien. Quand bien même ce serait le cas, je trouve ces attaques contre Sarkozy, Lang, Aubry et Jospin détestable...

The New Kid on the blog.

« Il est facile de critiquer lorsque l’on ne fait rien », « c’est ceux qui en font le moins qui critiquent le plus », « la critique est facile mais l’art est difficile »….
Tant de répliques populaires vantent les mérites de la critique, ou la condamnent. Tant de personnes, de journaux, de média la rejettent, la formulent ou la relaient. Et pourtant, la légitimité de la critique reste un débat de fond sur lequel chacun a sa propre idée, et en fait le plus souvent partager les autres.
Partout l’on entend « qui est-il pour dire cela ? », « qu’est-ce qu’il y connait à l’art celui la ? », « qu’il les garde pour lui ses remarques ! », et pourtant laquelle de ces personnes pourrait prétendre ne jamais s’adonner à la critique ?
Tantôt experte, tantôt spontanée, parfois méchante souvent rapide, la critique est partout. La démocratie est son terrain de jeu, la liberté d’expression sa raison d’être. Son nouveau mode de diffusion, internet, en a donné l’accès à tous et non plus aux seuls medias traditionnels qui souvent sont devenus l’étendard du pouvoir ou son garde-fou.

A l’heure où fleurissent, partout sur la toile, ces nouveaux blogs qui relaient l’actu, la commentent et l’analysent, il était grand temps pour nous d’investir cette Agora moderne.
Bien sur nous ne sommes pas experts, il est certes raisonnable de considérer nos points de vue comme très personnels, et nous n’obligerons personne à nous lire ou nous apporter un quelconque crédit. Mais ne serait-ce pas là le paradigme de ce qui est appelé République (« la chose publique ») que de pouvoir s’exprimer sans réprimandes sur ce qui fait le quotidien de tout un chacun ?
Ce blog se voudra ainsi, à petite échelle, un espace libre de la critique, qu’elle soit constructive ou non, experte ou non, l’essentiel étant que chacun puisse s’exprimer sans honte sur les sujets qu’il souhaite. La finalité étant, et nous ne serons pas très originaux en ce sens, que l’actualité appelle au débat d’idées et que chacun apprenne de l’autre, qu’il lui soit semblable ou profondément différent.

Vous aurez, je l’espère, apprécié l’habileté (relative) avec laquelle nous avons choisi le titre de ce blog, et ce pour deux raisons. D’une part, l’objectif est, je le répète, que chacun puisse sans angoisses afficher clairement son point de vue, qu’il soit amateur ou professionnel. Le second point est déjà plus personnel, et appelle déjà au débat, ce fameux débat de la légitime critique. Y a-t-il une critique légitime ? La légitimité porte-t-elle sur la personne, le sujet, le support ? Peut-on parler et s’exprimer sur tout ? Je laisserai de côté pour le moment cette dernière question, en espérant susciter quelques réactions. Notons au passage que, et vous l’aurez certainement deviné, aucun des commentaires postés sur ce blog ne seront censurés, esprits sensibles s’abstenir… Ce second point, donc, qui nous renvoie implacablement l’image de celui qui, allongé dans son canapé, le paquet de chips et la télécommande à portée de main, ne cesse de critiquer, de pester sur le monde qui l’entoure, sur les responsables politiques, sur les décisions prises en haut lieu (toute allusion à un certain parti d’opposition français serait totalement fortuite…), et ce de façon totalement décomplexé. Nous encourageons cette attitude, tout comme nous nous réservons le droit, et parfois le devoir, de la dénoncer, de la critiquer…

Actu (alités), politique, littérature, économie, art, sport, jeux (mais pas trop mon cher choubi…), sexe (idem), il n’y a pas de limite à ce blog comme il n’y pas de limite à l’esprit de l’homme, aussi amateur que nous fusse-t-il.
S’il est vrai que l’oisiveté invite à la critique et donc au « bloggage » (à ne pas faire rimer avec blocage), il n’en est pas moins vrai qu’aussi constructive qu’elle soit, cette paresse continuelle ne nourrit pas son homme. Il en va de la vie comme de la critique elle-même, elle doit être nourrie pour exister, et même si chacun de nous rêve d’un quotidien sans boulot (et sans métro ce qui, soit dit en passant, ne légitime en aucun cas la grève générale…), le réveil nous rappelle trop souvent à la dure réalité : à moins d’être journaliste, la production d’articles n’est pas rémunératrice, et ce malgré tout le plaisir qu’elle procure. Vous nous pardonnerez ainsi la fréquence irrégulière des mises à jour de ce blog.

Rome ne s’est pas faite en un jour, il en sera de même de notre nouvelle aire de repos, et nous comptons sur vos conseils (et vos critiques !) pour nous faire progresser.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne année 2009, euh….
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne actu (alité de préférence), et que votre désir de critique surpasse votre indifférence. Je terminerais en cédant ma plume (je sais…) à celui qui, tellement célèbre qu’il n’a eu besoin de signer sa prose, a formulé cette phrase.
« Admire la personne qui te critique, car prisonnière de sa propre jalousie elle ne fait que t’admirer »

Longue vie à ce blog.

Scarf.